Les Groupements Religieux

L'étude des groupements religieux au Fouta-Djallon permet de se rendre compte de la marche irrésistible des Peuls

vers l'objectif que leurs ancêtres ont visé : l'expansion de l'islam dans le pays. La création du royaume théocratique

au XVIIIe siècle permit aux marabouts de se mettre en rapport avec l'extérieur. Les relations qu'ils établirent avec

leurs homologues étrangers eurent pour résultat l'introduction dans le pays de nouveautés religieuses. Désormais,

ils ne se cantonnèrent plus seulement à la lecture quotidienne du Coran ou à l'exécution des cinq prières

obligatoires, mais ils apprirent de nouveaux chapelets, et matin et soir, ils récitaient des litanies spéciales, d'un

modèle nouveau : le Wird.

Le Wird est un ensemble de litanies que le fidèle, initié par un maître, s'impose volontairement de réciter, à des

heures fixes, pour invoquer le Créateur afin qu'Il le guide dans la bonne voie.

Les premiers marabouts conquérants et leurs disciples s'étaient affiliés à la Qadria venue d'Afrique du Nord,

pendant leur migration.

Plus tard, un éminent marabout, un Wali, Thierno Aliou Soufi, partit de Kansa-Gâwol, près de Popodara (Labé) pour

Fez au Maroc, où il compléta ses études islamiques et se forma dans la science mystique. Il s'affilia, dès son arrivée

dans cette ville, à la Chadelia qui, à l'époque, était inconnue dans le Fouta. A son retour, il entreprit une vaste

propagande grâce à laquelle il initia une bonne partie des fidèles de sa région. Dans la première partie du XIXe

siècle cette voie devint la mode dans tout le Fouta.

C'est quelque temps après qu'arriva El Hadj Oumar avec la Tidjania. Ce grand conquérant visita la plus grande

partie du pays, notamment le Labé. Une campagne intelligemment menée attira vers lui les Peuls, avides de

nouveauté, et la Tidjânia s'implanta en éclipsant, peu à peu, ses devanciers, la Qadria et la Chadelia.

Au moment de l'occupation française, trois groupements étaient installés dans le pays:

 

 

 

 

 


Thierno Mamadou Bah - Histoire du Fouta-Djallon - Des origines au XXe siècle