Alfa Mamadou Cellou dit Karamoko Alpha Mo Labe

Il est né à Diobâ, petit hameau situé sur la rive droite de la Kassa, près de Ley-Bilel. Son père Abdourrahmane dit

Alpha Abou descend de Bodhewal qui vient du Macina au Boundou. Plus tard, Khalidou, le petit-fils de Bodhéwal,

partit de cette contrée avec ses gens et ses troupeaux pour le Fouta-Djallon où il trouva le pasteur Ilo à Toulé.

Khalidou s'installa auprès de ce dernier et eut plusieurs enfants dont:

Hammadi Bhalédjo dont la descendance occupa le village de Gartyi, près de la rivière Sâla ;

Salia qui eut comme fils Boubacar Kiri père d'Abdourahmane dit Alpha Abou et Alpha Yéro.

Alpha Abou fût le père de:

Mamadou Cellou dont la descendance fournit les chefs successifs du Labé.

Mama-Malal dont les enfants occupèrent le Tané et le Pellal.

Mama Oumarou et Mâma Soulaye qui fondèrent le village Sombili.

Quant à Alpha Yéro, deuxième fils de Salia, il fut l'aïeul des Yillâbhe de Satina, Koggii, NDâma, Nadhel et

Sempeten. Mais une deuxième version de cette généalogie classe Alpha Mamadou Cellou parmi les descendants

de Ilo dont nous avons parlé plus haut. Il aurait eut  comme fils, Maoundé. Les enfants de Maoundé fondèrent le clan

Yillâbhe de Labé. Ils étaient cinq:

Khâlidou, père des Khâlidouyâbhe

N'Diobbo, père des N'Diobboyâbhe

Pâté, père des Pâtéyâbhe

Oussou, père des Oussinayâbhe

Ngeri, père des Ngeriyabhe

Ici Repose Alpha Mamadou Cellou Diallo dit Karamoko Alpha Mo Labe 1692 - 1772, fondateur de la ville de Labe et de la grande Mosquée de Labe.

Alpha Mamadou Cellou fut élevé à Ley-Bilel par ses oncles maternels et y passa ses premiers temps de jeunesse.

Très tôt, il entra à l'école coranique et acquit rapidement une instruction solide qui lui valut du prestige et une grande

réputation. Par sa piété, sa générosité et son amour du prochain Alpha Mamadou Cellou jouissait de l'estime de

tous ceux qui l'approchaient. Au cours de ses révélations mystiques, il lui fut indiqué qu'un succès retentissant

l'attendait dans ses entreprises politiques et religieuses, que son rêve de fonder un royaume se réaliserait un jour et

que la capitale de ce royaume se nommait Labé. A ce moment là, il résidait à Ley-Bilel, près de son hameau natal. Il

rechercha pendant longtemps l'emplacement de ce Labé qu'il découvrit seulement à son retour du deuxième

congrès de Timbi en 1745.

 


Thierno Mamadou Bah - Histoire du Fouta-Djallon - Des origines au XXe siècle