Mise en Place des Clans Peuls du Fouta-Djallon

Dès l'arrivée des Foulahs musulmans dans le Fouta-Djallon, ils s'installèrent par groupe clanique, dans des villages

aménagés par eux. Le village comprenait plusieurs familles, chacune composée, du père, des épouses et des

enfants. Les jeunes frères et orphelins mariés prenaient rang dans la famille, sous la protection du chef de famille.

Au centre du village, une mosquée était construite. Elle était, suivant l'importance du village, moyenne ou grande.

Elle était utilisée, non seulement pour les prières, mais aussi pour les réunions, dans sa cour des notables pour les

palabres pendant lesquelles les questions intéressant la communauté sont débattues. C'est la missidé. A mesure

que les habitants devenaient plus nombreux dans le village, il leur fallait plus d'espace, pour les cultures et les

pâturages du bétail. Ils se déplacèrent pour une distance, parfois éloignée du centre urbain pour fonder un « foulaso

» ou « marga ». C'est dans ces hameaux que sont transférés les magasins des récoltes et les étables. Là-bas, c'est

la paix et l'aisance tant recherchée par le Foulah. La missidé fut la cellule de base pour l'organisation politique et

sociale du Fouta-Djallon. Elle groupe tous les foulassos ou margas rattachés au village primitif ainsi que les «

roundés » habités par les esclaves. Dans les premiers temps de l'immigration, la, missidé était dirigée par le chef

de famille le plus influent par son instruction, sa conduite et parfois sa situation matérielle. Au fur et à mesure du

développement du pays, cette désignation fut laissée aux soins du chef de Diiwal, en raison des conditions

politiques requises. La mosquée resta, cependant, sous la direction d'un marabout sédentaire portant le titre

d'Almamy. Les clans s'installèrent dans toutes les régions. Chaque clan était propriétaire des terrains cultivables,

des produits de cueillette et du sous-sol. Le chef de clan, responsable en était le gardien au nom de la communauté.

Nul individu ne pouvait en jouir sans en avoir référé à ce gardien. Voici les points d'installation des clans et des

grandes familles.

 

 

 


Thierno Mamadou Bah - Histoire du Fouta-Djallon - Des origines au XXe siècle