La Mort de Karamoko Alfa
Histoire du Fouta-Djallon
Des origines au XXe siècle
Thierno Mamadou Bah
Origine du peuple Foula ou Peul
Origine du nom Peul
Les Peuls dans le désert
Première invasion du Fouta-Djallon: Les Poulis
Deuxième Invasion du Fouta-Djallon
La conquête du Fouta-Djallon par les Peuls
Mise en place des clans peuls du Fouta-Djallon
Le premier Congrès de Fougoumba
Portrait des Chefs de la Djihad
Le deuxième congrès du Fouta-Djallon à Timbi-Touni
Le Fouta après le deuxième congrès
La delimitation des diiwe par le Chefs
Mode d'élection et de couronnement de l'Almamy du Fouta
La mort de Karamoko Alfa
L’Islam j'usqu’à la fin du règne d’Almamy Ibrahima Sory
Décès d'Alfa Mamadou Cellou dit Karamoko Alfa mo Labé
Des Almamys et des Chefs des Diiwe
Quelques compagnons illustres de Alfa Mamadou Cellou
La vie économique depuis l'invasion du Fouta par les Poulis
Les groupements religieux
La justice
L'enseignement
L'information
Almamy Samory et le Fouta-Djallon
Depuis le Deuxième Congrès, le Fouta-Djallon vivait dans un calme complet. Dans toutes les provinces, les chefs
s'occupaient activement au développement du pays. Aucun désordre intérieur ou extérieur ne troubla la tranquillité
des habitants. En 1750, Karamoko Alfa décida de conduire une guerre contre les fétichistes habitant la rive droite
du Diâliba (Niger). A cet effet, il ordonna la levée des troupes pour former une armée puissaute et convoqua les
chefs des diiwe à Timbo. C'était sa vingtième expédition. Son armée forte de plusieurs milliers de combattants
quitta Timbo et atteignit le Diâliba dans de bonnes conditions. Une première partie traversa le fleuve et campa de
l'autre côté pour attendre l'arrivée du chef suprême, Karamoko Alfa.
Malheureusement celui-ci fut atteint, pendant la traversée, d'un dérangement mental et perdit connaissance. Cet
accident obligea l'armée à rebrousser chemin, Karamoko Alfa fut reconduit à Timbo et chaque chef de diiwal
réintégra sa circonscription avec ses guerriers. Dans l'attente de la guérison du malade, la direction du pays fut
confiée à Ibrahima Sory, cousin de Karamoko Alfa et généralissime du Pouvoir central.
On chercha longtemps un guérisseur pour soigner Karamoko Alfa. Par hasard, le marabout, Thierno Tafsirou, chef
du village de Daralabé (Labé), survint à Timbo pour se plaindre, comme nous l'avons déjà vu, contre le chef du
diiwal, qui lui avait enlevé son commandement de Daralabé. Malheureusement, ce dernier, qui traitait le malade
dans un but intéressé, abandonna les soins qu'il lui donnait et qui faisaient naître un espoir de guérison. La maladie
empira et pendant quatre ans, le Fouta resta dans l'attente. Karamoko Alfa mourut sans reprendre connaissance.
Ainsi prit fin le règne de l'érudit, l'organisateur du Fouta-Djallon et de la nation foula, grand combattant de l'Islam.
Karamoko Alfa avait engagé dix-neuf batailles victorieuses contre les fétichistes et était sur le chemin de la
vingtième lorsque le sort fatal le frappa. Son nom restera gravé dans la mémoire de tous les Foula et son souvenir
symbolisera l'union et la fraternité. Il régna de 1726 à 1751.
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