Alfa Saliou Balla

Nous allons d'abord étudier la vie de Alfa Saliou Ballâ et de Thierno Souleymane. Les Koulounnabhe, les Helayabhe

et les Demboubhe. Ces trois clans forment la même famille Bah des provinces de Koïn et de Timbi-Tounni. Leur

ancêtre commun, Oumarou, est né dans le Bhoundou. Dès son jeune âge, il apprit le Coran par cœur, se le fit

traduire correctement et reçut ensuite une instruction arabe très solide. Lorsqu'il obtint son diplôme de maître

d'école, il fut surnommé Elimane Oumarou. C'est alors qu'il émigra pour venir s'installer à Tioro, dans le Kollâdhe.

Dans sa nouvelle residence, il obtint un succès éclatant dans l'enseignement de l'arabe en formant de nombreux

talibés recrutés dans son voisinage immédiat et dans le Kébâli. Pour récompenser son zèle, ses talibés lui offrirent

trois filles en mariage. La première Fatoumata Kolon lui donna un garçon qu'il nomma Saliou Balla et qui fut le

fondateur du clan Kollounnâbhe, nom emprunté à celui de sa mère Fatoumata Kolon. La seconde Halimatou,

surnommée Haly, donna un garçon qui fut Souleymane et qui fut le fondateur du clan Hélâyâbé, nom emprunté

également à celui de la mère Haly. La troisième fille Aïssatou Dembo devint la mère de Thierno Amadou Djindji,

père du clan Demboubhe et qui fut le fondateur du village Bourouwal-Tappe. Les descendants de Thierno Amadou

Djindji habitèrent les villages de Bourouwal-Tappe, Bomboli, dans le Timbi-Touni ; dans le Koïn, ils occupèrent les

villages de Fogo, M'Bâdi et Barita.

Revenons maintenant à Alfa Saliou Ballâ.

Il est né à Tioro, lieu de refuge de Elimane Oumarou, son père. Il est du clan des Koulounnâbhe. Il fit ses premières

études auprès de son père, qui lui donna un enseignement assez solide. Malheureusernent, ayant assassiné un de

ses cousins, nommé Ibrahiima Bâ, Saliou Balla fut obligé de fuir le pays pour se réfugier à Tombouctou, où il

compléta ses études. Plusieurs années après, sur le chemin de retour, il passa par le Diaba et le Macina, où grâce

à sa persévérance, il devint un maître vénéré. Il rentra alors dans le Fouta-Djallon par Satadougou, où il convertit à

l'islam un nombre important d'habitants de cette région. Ses adeptes formèrent autour de lui un puissant cortège de

talibés. Rentré avec ce monde dans son village, il s'installa à Ballâ. C'est de ce point qu'il partit un peu plus tard, en

guerre contre les Djallonkés fétichistes du Koïn.


Thierno Mamadou Bah - Histoire du Fouta-Djallon - Des origines au XXe siècle