Moodi Yoûnoussa, chasseur renommé, parla à Karamoko Alpha de Thiéwiré comme une région très riche: des

terrains de culture, des pâturages et des forets très giboyeuses. II apporta beaucoup de cadeaux au Chef comme

preuve de la richesse de la contrée. Karamoko Alpha désigna son fils Ibrahima dit Moodi Hima pour aller s’installer

dans le Thiéwiré en vue de défendre le Diiwal par là-bas (Sakkagol). II demanda à Thierno Abdourahmane

N'Douyeedjo do désigner un des sien, pour aller assurer la formation islamique des habitants et la direction des

prières a la mosquée. Thierno Abdourahmane désigna son plus jeune fils Ahmadou qui avait terminé ses études,

fondé une famille et était devenu un notable à Donghol Thiernoya. La femme d’Ahmadou préféra rester à Donghol

avec leurs 3 enfants plutôt que d’aller à l'aventure. Ibrahima Hîma et Ahmadou partirent créer le village de Thiéwiré.

Ils construisirent la Mosquée et chacun s’occupa de son domaine:

Le Chef, l’organisation administrative de la zone, et le marabout, le Doudhal qu’il géra tout en dirigeant les prières à

la Mosquée.

Le Doudhal devint très vite connu de tous les milieux islamiques de la contrée pour la qualité de son enseignement.

Mamadou Bano, grand frère de lait d’Ahmadou rendait souvent visite à son jeune frère à Thiêwîré. II finit par envoyer

son fils ainé Mamadou poursuivre ses études dans le Doudhal de Ahmadou. Mamadou Bano défricha une parcelle

de terre contiguë à la concession de Ahmadou et y construisit une case qu’il occupait désormais chaque fois qu’il

venait à Thiêwîré. II entreprit de participer aux travaux du champ de son jeune frère pour nourrir la famille. Mamadou

devint vite le plus cultivé du Doudhal assura la formation des autres Tâlibés sous la supervision de son oncle. II fut

autorisé à défricher une parcelle de terre contiguë à celle que son père avait défrichée, y construisit une case qu’il

occupa et devint moins dépendant de son oncle.

Pour clore le cycle de formation de son fils Mamadou, Mamadou Bano apporta à son frère les cadeaux ci-après: un

Coran écrit de sa main, un Dalâ ila un Baloti leppi (bande de coton). II demanda au maitre coranique Ahmadou des

bénédictions pour son fils Mamadou qui devint après cela autonome.

Un jour, à l’occasion d’une visite de Mamadou Bano a Thiêwîré, ce dernier dit a son jeune frère Ahmadou, en

présence de son fils, que Mamadou remplit désormais les conditions pour fonder une famille. Ahmadou approuva et

déclara que sa fille Asmaou aussi a atteint l'âge d'être mariée. II ajouté! :

"Mamadou je te donne Asmaou en mariage! Es-tu d’accord ?"

“Oui, mon oncle, répondit Mamadou”.

“Mon cher frère, j’espère que tu es aussi d’accord ?".

Mamadou Bano pleura (de joie) avant de répondre positivement. Les deux frères demandèrent au bon Dieu des

bénédictions et scellèrent le mariage selon prescriptions de l’Islam. A partir de ce moment Mamadou et Asmaou

habitèrent la case construite auparavant par Mamadou.

Wallafuyee El Hadj Karamoko Ciradiou Balde

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