L'linformation

Le service de l'information fut également organisé. Trois modes de diffusion furent adoptés :

La palabre dans la cour des mosquées ou tout autre place publique où l'informateur peut tenir une séance de

causerie. La tabala qui est un tambour constitué par une caisse ronde dont Pouverture est couverte d'une peau tendue ; par le tambour (tabala) les nouvelles sont propagées par la frappe (percussion):

9 frappes rauques annoncent le décès d'un chef
7 frappes indiquent le décès dun marabout ou d'un notable influent
3 frappes concernent celui d'un notable.


Le courrier rapide transporté de village en village par des coureurs.

Le message verbal est transmis suivant l'importance par un ou deux hommes.

Les coups précipités et rapides annoncent un événement fâcheux ou la convocation d'une réunion urgente.

Les coups espacés et lents annonce un événement heureux ou la réception d'un grand personnage.

Un événement qui se passerait à Timbo était rapidement connu à Labé grâce à cet instrument. A Timbo, on frappe

la tabala, dès que son retentissement est perçu à Doubbhel, ce village le retransmet à son tour à Sankarela puis ce

dernier à Fougoumba et ainsi de suite, à Kébali, à Miriré, à Bantinhel, à Daralabé pour aboutir au bout de quelques

instants à Labé. Ainsi dans l'espace dune demi-heure environ la nouvelle pouvait parvenir au coin le plus reculé du

territoire national et vice-versa.

L'événement était décodé par la rapidité ou la lenteur, le prolongement ou le raccourcissement du temps de frappe.

La correspondance écrite fut l'information la plus sûre. La lettre était écrite en arabe ou en poular. Le papier

provenait du Maroc et était vendu par des commerçants ambulants. Le papier coûtait très cher.

 


Thierno Mamadou Bah - Histoire du Fouta-Djallon - Des origines au XXe siècle