L'Enseignement
Histoire du Fouta-Djallon
Des origines au XXe siècle
Thierno Mamadou Bah
Origine du peuple Foula ou Peul
Origine du nom Peul
Les Peuls dans le désert
Première invasion du Fouta-Djallon: Les Poulis
Deuxième Invasion du Fouta-Djallon
La conquête du Fouta-Djallon par les Peuls
Mise en place des clans peuls du Fouta-Djallon
Le premier Congrès de Fougoumba
Portrait des Chefs de la Djihad
Le deuxième congrès du Fouta-Djallon à Timbi-Touni
Le Fouta après le deuxième congrès
La delimitation des diiwe par le Chefs
Mode d'élection et de couronnement de l'Almamy du Fouta
La mort de Karamoko Alfa
L’Islam j'usqu’à la fin du règne d’Almamy Ibrahima Sory
Décès d'Alfa Mamadou Cellou dit Karamoko Alfa mo Labé
Des Almamys et des Chefs des Diiwe
Quelques compagnons illustres de Alfa Mamadou Cellou
La vie économique depuis l'invasion du Fouta par les Poulis
Les groupements religieux
La justice
L'enseignement
L'information
Almamy Samory et le Fouta-Djallon
Le congrès rendit l'enseignement obligatoire pour toits les musulmans. Les enfants des deux sexes entrent à l'école
à l'âge de sept à neuf ans. Ils suivent la classe du vendredi après-midi au mercredi matin. Ceux dont les parents
résident dans le village du marabout sont hébergés par leurs familles. Ceux provenant de villages éloignés sont à la
charge du maître qui les nourrit, les loge, les parents ayant la charge de les habiller. Le maître a le droit de les
employer dans tous les travaux domestiques. Il les corrige en cas de nécessité par des tapes légères on par un
fouet.
Dès que l'enfant finit la simple lecture du Coran qui est le premier livre à étudier, les parents payent au maître un
boeuf ou sa valeur, pour prix de l'enseignement dispensé. A partir de ce moment, l'élève commence à apprendre
successivement la théologie et le droit musulman ou toute autre discipline lui permettant de comprendre la religion
musulmane.
Suivant son intelligence et sa volonté, il affronte ensuite la littérature, la grammaire et les mathématiques. Lorsqu'il
parlera et écrira couramment la langue arabe, son maître lui commentera le Coran. A la fin de ce commentaire, une
cérémonie réunit les notables et les parents pour la délivrance du diplôme de « Thierno ». A cette occasion le maître
recevra un boeuf ou sa valeur. Ainsi organisé, l'enseignement ftit dispensé dans des conditions difficiles. Le
matériel scolaire était très rudimentaire. L'encre, la planchette, le roseau servant de porte-plume sont des produits
locaux suffisants, Le manque de livres, les difficultés de communication pour s'en procurer ailleurs obligeaient les
élèves à tout réciter. Malgré ces difficultés, les résultats positifs enregistrés permirent au bout de quelques années,
de classer le Fouta parmi les pays les plus prestigieux. D'éminents poètes, des érudits, des religieux se trouvaient
en grand nombre dans les régions et lorsque le Grand Marabout, El Hadj Omar, traversa le pays en 1845, il ne put
s'empêcher de déclarer:
« J'ai rencontré 313 marabouts dont 300 me sont inférieurs, 10 sont mes égaux, et 3 me sont supérieurs.»
Quiconque connaît la grande érudition de ce grand homme peut juger du degré d'instruction des maîtres de la
religion musulmane dans le Fouta-Djallon à l'époque précisée.
Ecole coranique à Dalaba
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